Représentées par la micro-informatique, les réseaux physiques ou virtuels et les moyens de communication, ces techniques utilisées dans l’informatique ont investi profondément le monde du travail puisque près de 2 actifs sur 3 les utilisent régulièrement dans la vie professionnelle.
L’évolution est considérable, surtout depuis 15 ans avec le développement plus récent des outils de mobilité et une diffusion encore plus rapide dans la vie privée (internet, Smartphones, réseaux sociaux…) en sachant qu’en 2011, 86% des actifs ont accès à internet à leur domicile.
Majoritairement, cette évolution est présentée comme indispensable à la modernité et facteur de progrès et de croissance économique mais Il s’avère que l’usage de ces outils modifie profondément notre rapport à l’autre et notre rapport au temps.
D’aucuns s’interrogent quant à l’impact sur le fonctionnement même de notre cerveau tant sont modifiés nos modes de lecture, de recherches d’informations ainsi que leur traitement et leur mémorisation.
Les « digital natives » qui sont nés avec le numérique auraient ainsi une autre façon d’appréhender le monde et de le penser.
Dans le monde professionnel, les TIC ont une importance stratégique considérable et participent largement à la mise en place des organisations de travail.
Dans certains cas elles favorisent une intensification du travail et une surcharge informationnelle générateurs de souffrance, constat qui a conduit le Centre d’analyse stratégique et la Direction générale du travail à publier un rapport, début 2012, sur l’impact des TIC sur les conditions de travail.
Certains points méritent particulièrement l’attention :
– Le bouleversement des frontières spatio-temporelles avec une porosité croissante entre la sphère professionnelle et la sphère privée.
– Une modification des collectifs avec parfois déstabilisation du modèle hiérarchique traditionnel, diminution des liens de proximité et apparition de formes nouvelles de coopérations à distance (web2.0, réseaux sociaux…)
– Selon le mode organisationnel choisi, l’usage des TIC peut démultiplier les formes de contrôle du travail et conduire à une perte d’autonomie ; les outils de surveillance associés peuvent accroître les risques de violation de l’intimité.
– De plus en plus, le risque d’exclusion pour les non-utilisateurs est réel, la fracture numérique venant en parallèle de la fracture sociale avec également l’apparition d’une fracture générationnelle.
Grace à ces outils, on assiste à une démocratisation de l’information, à une facilitation des possibilités d’éducation et d’expansion des connaissances. Les savoirs et les informations se décloisonnent modifiant les enjeux de pouvoir.
Le risque est la surcharge informationnelle et communicationnelle ; elle est parfois telle que dans certaines entreprises les salariés revendiquent le droit à la déconnexion et à des journées sans mail.
De plus, l’innovation incessante qui caractérise ce secteur et la multiplication des applications oblige à une adaptation permanente de l’utilisateur qui doit sans cesse développer de nouvelles compétences.
Il est important de rester vigilant devant tout ce bouleversement et de se donner les outils pour l’accompagner afin que chacun puisse acquérir la maîtrise de ces technologies, apprendre la gestion des informations et redevenir maître de son temps.
Danielle
Références:
Nicholas CARR : Internet rend-il bête ; 2011 ; Robert Laffont
EttighofferD., Blanc G.,(1998) Le syndrome de Chronos, Paris, Dunod
Rapport du Centre d’analyse Stratégique et Direction Générale du Travail : « l’impact des TIC sur les conditions de travail » février 2012
Tous droits réservés © 2014 Conception Jean-Rémy Dushimiyimana
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